Nous qui n'existons pas de Mélanie Fazi poursuit son chemin. Après une interview sur le Snapchat du Monde la semaine dernière, un coup de cœur de Gaëlle Pradeau de la librairie des Volcans (Clermont-Ferrand) :

"Il est de ces textes d’exception qui s’impriment en nous, nous saisissent, s’inscrivent dans notre mémoire comme d’emblée une référence pour penser et comprendre l’autre, ou se révéler à soi-même. Or c’est probablement en ce sens que résonnera pour beaucoup le témoignage de Mélanie Fazi, nouvelliste fantastique de renom. Il en a la force d’impact.
Rien, ici, n’est dit au hasard : ce qu’elle nous dévoile de ses choix artistiques et de ses inspirations, ce qu’elle nous confie sur son rapport à l’écriture et cette « obstination silencieuse » qui la caractérise, se retrouveront dans la quête d’une identité intime qu’elle ne parvient pas à cerner puisque l’ « étiquette » manque pour ceux dont les choix ne conviennent pas aux standards, ni aux discours ambiants. La nuance isole et vous rend facilement suspect. 
Aussi le « sentiment d’étrangeté » est-il défini dans ses ramifications les plus fines et les plus insidieuses, il se déploie tout au long du récit avec une multiplicité de visages et de paradoxes, non pas comme une faiblesse à vaincre, mais comme une source de richesses difficile à contraindre, une source douloureuse que l’auteure cherche à apaiser en tentant de remonter à sa cause. Or l’acte de bravoure me semble ici absolu : celui d’avoir suivi finalement son instinct envers et contre tout, malgré les injonctions extérieures, la bienséance, les questionnements intrusifs et l’absence de modèle sur lequel s’appuyer. Il fallait alors une confiance éprouvée en la vie, je crois, et sa beauté diffuse, avec la conviction d’émotions toujours vives pour ne pas abdiquer et conserver l’espoir qu’une fois les mots identifiés et posés, il serait peut-être enfin possible de « cesser de s’excuser de tout », tandis que l’on a pu vous reprocher « jusqu’à votre silence »."

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 Et c'est au tour du Journal Extime de Cyrille de s'enthousiasmer :

"Le texte de Mélanie Fazi a entre autres comme immense atout de mettre des mots sur des choses simples, souvent indicibles ou sortant du champ du questionnement habituel. Sans pour autant être une thèse universitaire. C’est avant tout un témoignage.

Un autre intérêt est aussi la notion de parcours. Le texte est vivant parce qu’il ne se contente pas de dire « Voilà où j’en suis », mais plutôt « comment j’en suis arrivé où j’en suis »."

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